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WEPORN

Analyser les pornographies comme genre, comme phénomène de société, comme rapport aux images.

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En référence au plus connu des sites de pornographie en ligne, WEPORN évoque un fait : qu’on veuille le (sa)voir ou pas, la « pornographisation » galopante du monde, ça nous regarde désormais, toutes et tous. De nombreuses réflexions existent sur la diffusion massive des pornographies, à partir de deux pôles opposés : d’un côté leur dénonciation comme dégradation de la femme, de la sexualité et des relations amoureuses, ou encore comme danger pour certains publics dits vulnérables ; de l’autre, leur observation comme formes culturelles, comme lieux d’apprentissage, de revendication, voire des actes de résistance et de libération. La campagne de sensibilisation du GSARA – WEPORN – entend dépasser le débat pro- ou anti-porno, susciter la réflexion critique, comprendre en quoi la pornographie opère comme un catalyseur des logiques sociales, politiques, culturelles et sexuelles contemporaines. Et contribuer à une éducation aux médias et à la vie affective et sexuelle/sensuelle qui ne rime pas seulement avec prévention et protection.

Érotisons le savoir et pratiquons l’échangisme intellectuel !

EXPOSITION

A la prolifération de l’image pornographique répond aujourd’hui une pléthore d’œuvres d’art qui font de l’imagerie sexuelle la matière première de leur élaboration formelle, sinon de leur(s) fantasme(s). Sous le commissariat de François de Coninck et Pierre-Yves Desaive, WEPORN présente, à travers une large diversité de supports (photographies, vidéos, peintures, dessins, objets), des œuvres qui donnent à voir, certes, mais surtout à penser autre chose que ce qu’elles montrent. En d’autres termes, des travaux d’artistes qui déclinent, brouillent, déjouent, détournent ou déconstruisent les codes de la pornographie contemporaine. Car c’est dans la seule possibilité d’une mise à distance de ces codes que nous sommes à même d’interroger la fascination exercée par l’image pornographique – saisir ce qui nous saisit, telle est l’expérience fondamentale de l’art.

Commissariat : François de Coninck et Pierre-Yves Desaive.

Avec Carlos Aires, Pascal Bernier, Sarah Bouillot, Anetta Mona Chişa & Lucia Tkáčová, Richard Conte, Ronald Dagonnier, Aurore Dal Mas, François de Coninck, Frédéric Delangle, Eric Delayen, Alexei Dmitriev, Juan d’Outremont, Eric de Ville, Damien De Lepeleire, Leo Dohmen, Benoît Félix, Robert Gligorov, Alexander Gorlizki, Gauthier Hubert, Hervé Ic, Lizzie Alvisa Jimenez, Sébastien Laurent, Eric Ledune, Miller Levy, Alex Mc Quilkin, Annette Messager, Philippe Meste, Kika Nicolela (+ ECVP), Pierre Radisic, Pascale Risbourg, Alain Rivière, Karine Rougier, Lilith Soror et Annie Sprinkle.

Galerie Levy-Delval (entrée libre)
Rue Fourmois 9, 1050 Bruxelles

Vernissage : samedi 05.11.2016
Du samedi 05.11.2016 au vendredi 02.12.2016

ÉVÉNEMENTS

Projection de Pornography (2016, 24′, France/Belgique, animation, VF) suivi d’un débat avec le réalisateur Eric Ledune

Performances coquines et intimistes : lecture (Catherine Pierloz) et broderie érotique (Olga Mathey)

Écoute publique
On n’est pas des animaux (2004, BE, 100′) de Guillaume Istace

PUBLICATION

WEPORN, un ouvrage collectif édité et distribué par les éditions d’art et d’essai La Lettre Volée, dans la collection “Essais”.

Quelle est l’influence de la diffusion croissante des images pornographiques sur la construction des identités ? Il n’est pas aisé de parler du X dans le champ de l’éducation sexuelle. Cela pose donc notamment les questions de l’encadrement pédagogique et de l’éducation aux médias, à destination des plus jeunes. Entre convenances et intimité, comment les aider à distinguer construction et réalité, fantasme et vécu ? Pour eux comme pour les plus âgés, il paraît en outre pertinent d’identifier si et comment la pornographie catalyse certaines rationalités sociales, politiques, culturelles et sexuelles contemporaines. Plus qu’un catalogue de l’exposition du même nom, cet ouvrage collectif propose des pistes d’analyse, de réflexion et de critique non moralisante, visant à questionner le pouvoir de fascination qu’exerce sur nous la pornographie, et à l’articuler avec les notions d’obscénité, d’interdit et de transgression. Cinéma, sociologie, philosophie, psychologie, psychanalyse et pédagogie sont ici mobilisés, ainsi que plusieurs œuvres d’artistes contemporains, qui brouillent les frontières entre le caché et le montré.

Contributeurs : François de Coninck (commissaire d’exposition, éditions Anima Ludens), Pierre-Yves Desaive (historien de l’art), Agnès Giard (docteur en anthropologie, auteure du blog Les 400 culs), Nicolas Gilson (chroniqueur cinéma, programmateur), Eric Ledune (réalisateur), Renaud Maes (docteur en Sciences et docteur en sciences sociales et politiques, professeur invité à l’Université Saint-Louis, membre du PReCoM), Fred Pailler (doctorant en sociologie), Iv Psalti (docteur en sciences biomédicales, sexologue), Constance Picard (doctorante en philosophie, ULB), Axel Pleeck (enseignant, Erg – ESA StLuc – RED/Laboratoire pédagogique, Philocité), Gérard Wajcman (maître de conférences au département de psychanalyse de l’Université Paris 8, Auteur), Arnaud Zarbo (psycho-thérapeute, Centre Najda).

160 pages, 15 x 21 cm, 2016, ISBN : 978-2-87317-478-1

PROJECTION – RENCONTRE

Projection du film When We Are Together We Can Be Everywhere de Marit Östberg (68′, 2015, DE, VO : Anglais).
Vendredi 11.11.2016 - Nova Cinéma

Nous avions notamment pu découvrir la réalisatrice dans Dirty Diaries ou ses clips pour The Knife. Son premier long métrage, frontalement porno, se joue pourtant des codes et des tons qu’utilise trop souvent ce cinema. A la fois sexy et nostalgique, tourné dans des lieux alternatifs berlinois (désertés, squattés ou sex clubs) propices à des scènes très hard, il dessine aussi une histoire d’amour, d’intimité et de communauté, donnant à voir l’habituellement « hors caméra ». Un porno queer, lesbien et romantique ?

Rencontre privilégiée avec la réalisatrice Marit Östberg
Dimanche 13.11.2016 - Nova Cinéma

Peut-on articuler politique et réalisation pornographique ? Quel langage cinématographique ? Quels moyens de production ?
La rencontre (en anglais et français) sera introduite et modérée par Muriel Andrin (Chargée de cours Master en arts du spectacle, finalité écriture et analyse cinématographiques – ULB).

En collaboration avec Genres d’à côté asbl, dans le cadre du Pink Screens Film Festival.

CONFÉRENCES

LES ADOS ET LE PORNO
Jeudi 17.11.2016 - ISELP

Entre profusion et tabous, les images pornographiques en question. Danger ou libération ? Quel rapport aux images et quels impacts sur la construction sociale des désirs ? Comment ouvrir l’imaginaire? Quel accompagnement faut-il ? Les adolescents sont-ils suffisamment conscients et critiques ? Qu’en pensent-ils ?

Débat avec les jeunes du Centre Scolaire de Ma Campagne, Axel Pleeck (PhiloCité) et Iv Psalti (sexologue). Table ronde entre professionnels pour débriefer l’expérience.
Bienvenue à tous

En collaboration avec PhiloCité.

L’IMPACT DE L’IMAGERIE PORNOGRAPHIQUE

Mercredi 30.11.2016 - Université de Saint-Louis

L’utilisation intensive d’Internet et la présence massive de contenus pornographiques et érotiques sur la toile influencent-elles les pratiques sexuelles des jeunes ? L’intimité et le sentiment amoureux se sont-ils dissous dans les pixels ? Et si c’est le cas, comment intervenir ? Entre statistiques, études scientifiques et théories sexuelles, la pornographie est l’objet de nombreux fantasmes. Lors de sa présentation, Arnaud Zarbo (psychothérapeute) s’attachera à décortiquer les enjeux de la pornographie dans le numérique en jetant un regard critique sur les discours qui l’entourent.

Conférencier : Arnaud Zarbo, psychothérapeute, Centre Nadja

Vous retrouverez sur cette page (merci à Yapaka) l’enregistrement de la conférence de M. Zarbo

Le X EST-IL POLITIQUE ?

Mercredi 14.12.2016 - Université de Saint-Louis

Parce qu’il montre à voir trop clairement ce qu’il “faudrait ne pas montrer”, le porno détient une dimension subversive. Mais est-il subversif pour autant ? Renaud Maes analysera le discours de certains acteurs sur leur propre métier et les mécanismes de domination sexuelle que la production pornographique “mainstream” reproduit et renforce. Il discutera avec Sevara Irgacheva des renversements des rapports sociaux et de la possibilité d’une “politisation” de la pornographie, à la lumière du porno féministe suédois et du “porno terrorisme” de l’anarchiste espagnole Diana Torres.

Conférencier : Renaud Maes, docteur en Sciences sociales et politiques de l’ULB, chercheur sur les questions de prostitution et la pornographie. Professeur invité à de l’université et membre du PReCoM et de STRIGES (Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l’égalité et la sexualité de l’ULB).
Discutante : Sevara Irgacheva

En collaboration avec le Pôle de Recherches sur la Communication et les Médias (PReCoM) et l’Observatoire du sida et des sexualités de l’Université Saint-Louis

Émission radio (radio Campus)

COLLOQUE

LES DESSOUS DU SEXE AU CINÉMA
11 février 2017 - Mons

Comment filmer des scènes de sexe, explicites ou non ? Pourquoi la représentation du sexe dans le cinéma traditionnel demeure-t-elle encore problématique ? Que juge-t-on obscène ? Où s’arrête la liberté d’expression et où commence l’atteinte aux bonnes mœurs ? Dans une époque paradoxale où les tabous et le puritanisme sont loin d’avoir disparu mais où l’imagerie pornographique est accessible en ligne pratiquement partout et pour tous, montrer du sexe à l’écran – et comment le montrer – sont au cœur d’enjeux politiques et cinématographiques cruciaux.

Intervenants : Brigitte Lahaie, célèbre ancienne actrice de X et animatrice radio; Jean-François Davy, réalisateur, scénariste, acteur et producteur de films érotiques, comme de nombreux films dits “plus traditionnels”; Frédéric Fonteyne, réalisateur belge, notamment du long métrage “Une liaison pornographique”; Amel Annoga, star du porno en France; Jan Bucquoy, connu notamment pour son film “La vie sexuelle des belges” et le musée du slip bruxellois; Eric Ledune, réalisateur, scénariste et animateur, il a notamment réalisé le court métrage “Pornography” et Audrey Janssens, sexologue témoigneront de leur expérience.

Projection
Rocco de Thierry Demaizière et Alban Teurlai (1h43, 2016, France)

Une initiative en collaboration avec le Festival International du Film d’Amour de Mons

Une campagne du GSARA asbl (Julie Van der Kar)

Remerciements : Renaud Maes, Iv Psalti, Arnaud Zarbo (Centre Nadja)

Copyright : Frédéric Delangle “Coït”